San Francisco – C’est un véritable séisme qui s’est produit hier dans la Silicon Valley. Google, l’entreprise technologique célèbre pour son moteur de recherche, sa messagerie Gmail et sa plateforme vidéo YouTube a fait l’objet d’un rachat surprise par un investisseur inconnu des marchés financiers. En 2014, Google a généré un chiffre d’affaires estimé de 67 milliards de dollars et un résultat net de 13 milliards. Et pourtant, la firme a été revendue pour une centaine de cents ce qui, d’après nos calculs, nous donne un montant d’un dollar américain !
Au siège de la société américaine à Mountain View, c’est la stupéfaction. Steven B. qui travaille dans le Client Services pour AdSense, l’activité publicitaire du groupe, accuse le coup : « C’est l’incompréhension la plus totale ici. On pensait que tout allait bien. On petit déjeunait gratis, on déjeunait gratis, on se déplaçait en vélo gratis et on bossait (mais pas gratis). Et là, on apprend qu’un inconnu a racheté la boîte pour un billet vert avec George Washington dessus. C’est ahurissant ! »
Du côté de la Bourse, c’est également l’incompréhension qui a rapidement cédé à la panique. Suite à cette révélation communiquée à 12h34, l’action Google a dévissé de 9,4% quelques minutes plus tard. Peter Johnson, analyste chez Jack, Peter & Broke nous confirme qu’il n’a jamais vu dans sa carrière : « Je n’ai jamais vu ça dans ma carrière ». Avant d’ajouter : « Google, c’est la Blue Chip (NDLR : une société fiable, financièrement forte et leader de son secteur) par excellence. Tous les critères sont au vert avec une croissance soutenue et des perspectives colossales. On ne pouvait pas s’attendre à un tel rachat ».
Ce n’est que plus tard (il était 16h43, pile l’heure du goûter) que le pot aux roses a été découvert. La réponse est venue de la direction même du groupe. Larry page, co-fondateur et président de Google s’est expliqué lors d’une conférence de presse : « On a tous fait au moins une grosse bêtise quand on est plus jeune. La mienne, je l’ai faite en 1998, quelques mois après avoir co-créé la société. Lors d’une soirée bien arrosée, j’ai perdu gros, très gros ». En larmes, l’homme fait une pause avant de reprendre : « Cette partie de poker m’a anéanti. J’avais parié la majorité des parts de ma société et j’ai perdu ». Pourquoi cette histoire est-elle dévoilée au grand jour 17 ans plus tard ? Le patron de l’entreprise technologique poursuit : « Le vainqueur de cette fameuse partie avait 4 ans l’époque. Il vient d’avoir sa majorité (NDLR : à 21 ans aux Etats-Unis) ». C’est dans ces circonstances bien tristes que la firme la plus puissante du monde a été cédée pour un dollar symbolique.
C’est en fin de soirée que sera communiquée l’identité du repreneur de la société américaine, un certain John B., jeune agriculteur dans le nord de la Californie. Ses projets s’ils ne sont pas encore aboutis semblent très prometteurs : « J’hésite encore à repositionner Google dans l’agriculture et l’élevage ou à aller vers des projets encore plus fous comme les séjours sous-marins et les voyages en ballon ». De bien belles idées qui enthousiasment déjà la rédaction.
